Avant l’objet : L’idée
Au début, l’idée part de presque rien : une image qui reste en tête, une brindille ramassée, un détail qui attire mon regard, que je retrouve avec plaisir, que j’observe et qui commence à me hanter. Une forme, une sensation, une dynamique.
J’essaie alors d’extraire la substance de cette émotion, de déterminer ce qui m’attire tant, et d’isoler les formes par le dessin. J’apprends son vocabulaire.
Et puis, alors, il faut se jeter à l’eau. Commencer à manipuler l’objet convoité sous le regard de la nature, je me confronte à son élégance, sa perfection, son évolution millénaire. On parle à juste titre des joyaux de la nature. Les formes végétales ont une grâce infinie, ma recherche sera longue…
Le processus créatif du bijou
Il faut expérimenter...et la première trouvaille est faussement la bonne alors je continue à dérouler les possibles et observe où cela me mène, une idée en entraîne une autre. Il faut déterminer la forme, le jeu de proportion, l’épaisseur, le rythme. Tout est possible mais tout ne fonctionne pas. Essayer pour voir et choisir ensuite. Savoir s’arrêter ou continuer à chercher. Recommencer, se calmer, se résoudre, se dépasser, se réjouir peut-être…
Cette quête est un jeu mais souvent aussi un combat. À chaque idée sur le papier correspond une possibilité de création, de réussite ou non. L’enjeu est là, la tension vient de là. C’est une lutte entre moi et le dessin. Vais-je y arriver ? Car au commencement il y a juste une vision, une émotion retranscrite, mais même un dessin détaillé ne dit pas grand choses des étapes de fabrication et des pièges à éviter.
Des bijoux comme des graines
Les graminées sont une famille de plante, elles produisent les céréales bien connues comme le blé, l’épeautre, le seigle... Celles qui attirent mon attention sont sauvages, elles poussent en bord de chemin, là où l’on ne les attend pas. Extravagante, l’une fut d’ailleurs baptisée Folle avoine.
A la fin de l’été il ne reste que l’enveloppe des grains en épi, séchée et blanchie par le soleil qui forme comme un éclat de lumière. Légères, aériennes, souples, les graminées s’élèvent au milieu de rien et se protègent de leur forme pointue. Ce sont des lignes tendues, des dynamiques.
Des colliers confortables, des boucles d’oreilles légères
Les bijoux de cette collection se composent de fines plaques de métal qui évoluent avec souplesse. Les formes sont élancées. Les motifs s’associent parfois, se superposent, se mêlent pour créer un rythme ; une partition végétale qui attire discrètement les regards.
La finition est satinée, elle illumine le visage ou le buste. Les bijoux sont légers, ils suivent le corps et se laissent oublier. Les pierres serties créent des étincelles de lumières à la surface des motifs. Ce sont des zircons de culture fabriqués en France.
La collection Graminée met à profit les vertus de la découpe laser : un tracé net et précis, des pertes de métal réduites. Une technologie récente qui s’associe aux gestes traditionnels afin de se rapprocher au plus près de l’inspiration première.